Sonate en SI
Charles Tobermann

L’idée de la sonate domine la musique de l’époque classique (Mozart, Haydn, le jeune Beethoven) et imprègne la musique du 19e siècle profondément. Dans la deuxième moitié du 18e siècle, le mot désigne un « cycle » de trois ou quatre mouvements qui se succèdent par convention dans un ordre de tonalités, tempos, caractères, et formes (typiquement un mouvement rapide dans la tonalité principale en forme « sonate » , suivi d’un mouvement lent dans une autre tonalité et un finale rapide dans la tonalité principale, souvent plus léger en caractère que le premier mouvement. Un mouvement de danse, menuet ou scherzo, peut s’insérer avant le finale.
La « forme sonate », terme du 19e pour décrire la musique du 18e, se déroule en plusieurs parties : une exposition qui établit la tonalité principale et présente le thème principal, puis module dans une autre tonalité, établissant un conflit tonal qui sera résolu plus tard ; un développement, qui module d’une tonalité à l’autre ; et une ré-exposition annoncée par le double retour de la tonalité principale et le thème principal, et qui restera dans cette tonalité, ainsi résolvant le conflit tonal de l’exposition.
La sonate en si bémol majeur, K. 333 de Mozart, composée à Linz et Vienne en 1783-4 est un chef-d’oeuvre de la maturité de Mozart et un exemple très clair des concepts de la « forme sonate » (premier et deuxième mouvements) et « cycle sonate » (trois mouvements vif, lent vif, avec le premier et le finale en si bémol majeur et le mouvement lent en mi bémol majeur).